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Conserver ses céréales à la ferme : pas toujours simple !

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Quelques conseils de saisons en vue d’éviter charançons et autres indésirables dans vos silos !

Témoignage d’Anthony Paulet du GAEC Paulet Moranne à Chaméane.

En objectif, de bonnes conditions de récolte

Récolter à maturité avec un bon réglage de la moissonneuse  (et son nettoyage après une parcelle sale) est le point de départ nécessaire. Il faut proscrire une humidité supérieure à 15% à la récolte pour céréales et protéagineux. Des grains stockés trop humides engendrent des problèmes d’échauffement, de prise en masse et de développement de moisissures génératrices de mycotoxines.

Anthony « On privilégie un réglage qui fait une récolte propre même si ça brise davantage les grains. Cela ne pose pas problème pour l’alimentation des animaux. Pour nous ce qui compte avant tout c’est de ne pas récolter un grain trop humide. On utilise un testeur d’humidité à la récolte (un petit kit qui n’est pas un gadget) : en dessus de 12 à 13 % d’humidité on diffère la récolte ».

Une préparation des zones de stockage et silos à grains en amont

Au préalable, les vis et les cellules sont vidées, balayées et passées à l’aspirateur. L’extérieur est également nettoyé. Les bétons lisses sont préférables aux parois en bois. La terre de diatomée peut être pulvérisée sur les parois de stockage si possible 1 mois avant récolte.

Anthony « Il y a 3 ans on a eu des problèmes de conservation avec charançons et moisissures et on a eu des  soucis de cellules et problèmes de pieds sur les laitières. Depuis on prend vraiment nos précautions. D’abord on nettoie les cellules, les vis à grain, tout le système de ventilation qu’on démonte, le mélangeur... on aspire et on passe l’intérieur des cellules à la flamme du bruleur à cochon... quand on peut le faire ! cette année on ne le fait pas car il reste du grain dans les cellules. Ensuite on applique la terre de diatomée (Silicosec) dans la cellule et à la récolte on l’incorpore au grain aux doses préconisées. On le fait manuellement en bout de vis, depuis le haut de la cellule quand le grain coule ».

Le refroidissement du grain en 3 paliers
  1. Ventiler dès la récolte même par temps de pluie : l’objectif étant de ramener le grain dans la masse à 20-22 ° le plus rapidement possible. Ventiler jusqu’à ce que la couche supérieure du grain  (à 50 cms) soit refroidie.Ventiler quand l’écart de température entre l’air extérieur et le grain est compris entre 7 et 10 °C. Au dessus il y a des risques de condensation, en  dessous l’efficacité est limitée.
  2. En automne quand les nuits sont plus froides, ventiler à nouveau pour faire descendre la température du tas en dessous de 12 °C.
  3. En hiver en période de gel, ventiler à nouveau jusqu’à 5°C et moins dans le tas.

On contrôle les températures avec  une sonde thermométrique (type sonde à fourrage...) à positionner en haut du tas de grains.

Anthony « Dès la récolte on ventile jour et nuit pendant quelques jours et on recommence en hiver dès que la température passe en dessous de 0°C. »

Pour être tranquille, une autre solution consiste à conserver le grain en boudin : c’est l’inertage.  La conservation est anaérobie et le grain stabilisé sous atmosphère de gaz carbonique après consommation d’oxygène résiduel à la mise en boudin. Dans ce cas, on peut récolter humide !

Terre de diatomée : quésako ?

Ce sont des dépôts fossiles de squelettes de diatomées ou micro-algues. Elle est utilisée ici pour ses propriétés insecticides par effet mécanique : obstruction des orifices respiratoires et abrasion des voies digestives  pour l’insecte qui se déplace dans le produit ! Attention, l’utilisateur devra prendre les précautions d’emploi adéquates (protections oculaire et respiratoire entre autres).
Le Certiphyto est nécessaire pour s’en procurer.


Contact :

Marie-Claire PAILLEUX
Conseillère élevage bio
04 73 44 45 58