Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Toutes les actualités > Maîtriser le datura pour éviter le déclassement des lots

Maîtriser le datura pour éviter le déclassement des lots

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Le datura stramoine est une adventice d'été toxique. Les teneurs en alcaloïdes produits par cette plante sont réglementés dans les produits destinés à l'alimentation infantile contenant du millet, sorgho et sarrazin (règlementation qui pourrait être étendue au maïs). Les systèmes de culture bio sont diversifiés et intègrent souvent ces cultures, notamment le sarrazin. Même si la réglementation actuelle se limite à 3 cultures, il est important de maîtriser cette adventice dans toute la rotation pour réduire le stock semencier, éviter les déclassements de lots et donc vendre des produits sains.

La « fleur du diable »

Le datura est une plante originaire d’Amérique du Sud, appartenant à la famille des solanacées. La plante est reconnaissable grâce à ses grandes feuilles, ovales et dentées. De plus, cette plante se caractérise par une forte odeur désagréable qui se dégage au toucher.

  • Au stade plantule, le datura se caractérise par de grands cotylédons lancéolés linéaires, avec des tiges et des feuilles alternes. Les tiges et les pétioles sont pileux.
  • Adulte, la plante peut mesurer entre 30 cm et 2 m.

Le datura contient des substances toxiques, à la fois dans ses feuilles mais aussi dans ses fleurs et ses graines. Ces substances (dont la scopolamine, l’atropine et la hyoscyamine) sont responsables de symptômes associant des signes neuropsychiques (hallucinations, agitation voire coma avec convulsions) et neurovégétatifs (sécheresse de la peau et de la bouche, fièvre, signes cardiaques...).

Biologie

Germination : d’avril à septembre
Profondeur de germination > 10 cm
Levée très échelonnée
Tous types de sols
Une bogue de datura peut produire jusqu'à 500 graines et un pied jusqu'à 5 000 graines.
Une graine de datura peut survivre plus de 80 ans dans le sol.

 

La réglementation va se durcir

Alimentation animale

La limite maximale fixée par la réglementation est un gramme de graines de datura par kilogramme de céréales, dans toutes les matières premières ou aliments pour animaux.

Alimentation humaine

La limite pour l’atropine et la scopolamine est de 1 microgramme par kilogramme, dans les aliments destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge contenant du millet, du sorgho, du sarrasin ou leurs dérivés, selon le règlement européen 2016/239. Ces seuils sont très faibles et sont généralement atteints avec la production d’une seule plante.

La réglementation européenne devrait prochainement s’étendre aux aliments pour nourrissons contenant du maïs, ainsi qu’à d’autres catégories de produits issus des grains de maïs, millet, sorgho ou sarrasin, et aux produits de mouture.

Etre vigilant pour garantir des produits sains

En 2018, plusieurs cas d’intoxication liés à la consommation de farine de sarrazin ont été recensés. Il donc important de maîtriser le datura pour avoir une production saine.

Selon les cultures, il est plus ou moins facile de trier les graines de datura dans un lot, mais enlever les graines ne suffit pas limiter la contamination en alcaloïdes : l’éclatement des tiges et des feuilles à la récolte libère ces substances toxiques sur vos récoltes.

Toxique pour les animaux aussi !

Pour un ensilage ayant un rendement de 12 t MS/ha, avec des plants de datura pesant 1 kg en moyenne, il faut un pied de datura par 25 m2 de champ pour risquer d’intoxiquer un bovin.


Maîtriser le datura en agriculture biologique

Il est nécessaire de mettre en œuvre tous les moyens disponibles pour éviter leur présence dans les parcelles.

  • Alterner les cultures d’hiver, de printemps et d’été
  • Ne pas laisser les daturas monter à graine pendant l’interculture.
  • Arracher les plantes manuellement, sans les laisser dans les parcelles et en portant des gants.
  • Sur les parcelles irriguées, broyer les passages d’enrouleurs avant la montée à graine.
  • A la récolte, commencer par les parcelles les moins infestées et nettoyer le matériel de récolte entre les chantiers.

Compte-tenu de son faible taux annuel de décroissance (perte de pouvoir germinatif des semences), le labour ne présente pas d'intérêt dans la lutte contre le datura stramoine.

! Le binage ou le broyage, lorsqu’ils sont précoces, entrainent le développement des ramifications secondaires qui peuvent produire fleurs et graines. Il est nécessaire de surveiller et maîtriser ces nouvelles fructifications.


Contact :

Sabrina BOURREL
Conseillère agronomie cultures bio
04 73 44 43 41

Avec le soutien financier du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre du plan bio régional.